Pause combat ~ [PV Igor]

Ce matin j’ai encore fait la grasse mat’. Pas envie de me lever, pas envie d’aller en cours, aucune motivation quoi. Mais je fini tout de même par me lever pour aller le prendre le p’tit dej, j’ai faim alors je mange. Remplissant les gamelles de Yukiatsu par la même occasion, le bungalow une fois aéré et le p’tit dej englouti, je glande dans le bungalow. Je sais que je devrais être en cours à cette heure-là, mais je le contente de jouer à la console, vautrée sur mon lit, le temps de la digestion. Bon, faudrait peut-être que je me bouge, non ?

Le gymnase. Ça doit bien faire 1h00 que je suis là, mais j’ai encore besoin de m’entrainer. Ça fait bien trop longtemps que je n’ai frappé personne, il ne faut pas que je me ramollisse, j’ai besoin de me défouler. Oui, j’ai des excès de violence, j’en ai conscience, et comme l’a dit mon éducatrice, c’est toujours mieux de tabasser un sac de sable qu’une personne. Ou alors de s’inscrire dans un club de sport pour affronter des gens dans un cadre scolaire, voire extra-scolaire. Je soupire à cette dernière idée. C’est beaucoup plus amusant de se battre avec des gens quand même, et en dehors d’un club, c’est encore mieux. Au moins il n’y a aucune règle, aucune limite, tous les coups sont permis, c’est donc beaucoup plus amusant et palpitant. Sourire aux lèvres, je continue de martyriser le sac de sable qui me fait face, jusqu’à complétement m’épuiser.

Maintenant assise à côté de mon ami en sable, je bois tranquillement de l’eau, observant le plafond et me perdant dans mes pensées un moment. Je repense au passé, à tous ces gens que j’ai abattu de mes mains, sans aucun regret, sans aucun sourire. Une mort rapide et froide, du sang, des cicatrices, des bleus, des cris, des pleurs, de la haine, de la vengeance, de la tristesse. Tellement de mots qui en relient un seul. Je soupire une nouvelle fois, continuant de boire lentement ma bouteille d’eau.

Une matinée banale comme une autre. Un réveil lent et ennuyeux, suivie d'un trajet lent en ennuyeux, puis d'une classe lente et ennuyeuse. Une matinée comme une autre, mais cela ne faisait que passer et passer en boucle jours après jours. Cependant, en raison exceptionelle d'absence de mes classes pour des raisons qui se trouvent sur le papier dans ma poubelle, j'ai simplement lu que je n'aurais pas à donner tous mes cours aujourd'hui. Ceci suffit à me redonner le sourire pour la matinée. Content de cette bonne humeur, je me dis qu'il fallait l'utiliser.

Finalement ne sachant qu'en faire je me mis à ma fenêtre à la fin de ma dernière heure de cours, une cigarette à la bouche, à scruter la cours.

J'eus alors la meilleurs idée qui me soit venue: Je vais dormir !

Mais sur le chemin me menant à mon bungalow je me dis que ce n'est finalement pas une si bonne idée que ça et que dormir manque de dynamisme. Sur le chemin je vis le gymnase. Après un soupir je me dis que ce serait surement une meilleure idée que d'aller se dépenser un peu, avec un peu de chance je ne serais peut-être pas le seul.

Je suis ainsi passé par mon bungalow afin de me mettre une tenue plus appropriée que le costume que j'ai l'habitude de mettre pour les cours. Cela faisait un moment déjà que je n'avais plus eu l'occasion de pratiquer le combat, en même temps sur qui voulez vous que je le pratique si je suis cloîtré ici avec tous ces gardes autour. Mais il est vrai que ça ne me ferait pas de mal de taper un peu sur quelque chose ou quelqu'un, je me demande si je pourrais intégrer le club de boxe, ça me permettrait de faire quelque chose d'intéressant pour une fois dans mes journées.

Arrivé au gymnase, plein d'entrain, heureux d'être dispensé de mes élèves, je me mis à m'échauffer.

J'entendais mes os craquer, et oui, maintenant va falloir bosser mes petits. Après avoir fini de m'échauffer je me mis à bouriner enfin mon punching-ball. Ce n'est que lorsque j'eus mal aux poignets que je me suis arrêté pour partir m'asseoir sur un banc à proximité. Et pendant que je fouillais dans mon sac pour trouver ma gourde je vis non loin de là une jeune fille qui buvait sa bouteille. Je ne pu m'empecher de remarque que pendant qu'elle buvait sa bouteille, moi je ne buvais seulement que le contenu de la mienne. Je l'avais remarquée en rentrant, elle bourinait elle aussi dans son sac. A la voir j'eus envie d'aller la voir, elle avait l'air gentille. Puis je me suis rappelé que les gens ici ne sont pas des gens gentils.

"Ainsi elle essaye de m'attirer à elle pour mieux me tromper, alors c'est comme ça hein, et bien c'est ce que l'on va voir" me dis-je.

Je suis donc resté sur mon banc à finir ma gourde, mais la solitude en un si beau jour commençait à me peser. J'ai à nouveau regardé la fille assise plus loin. Puis finalement:

"Oh bon dieu, qu'advienne que pourra"

Je me suis approché calmement, et fis en sorte de me faire remarquer de loin afin de ne pas la surprendre. Je n'ai pas fait attention à si elle m'avait repérée ou non, je me suis simplement installé à l'autre extrémité du banc et me suis contenté de lui dire:

"Bonjour, tu viens ici t'entrainer tous les jours ?"

Peu à peu, mon pouls reprenait son rythme d’origine, alors que mon bouteille d’eau était finie de moitié. Bon qu’est-ce que je fais après ? Je continue de taper dans mon sac de sable ? Non, j’en avais marre de frapper la dedans, il fallait quelque ou quelqu’un pour me divertir davantage. Et c’est à ce moment de ma réflexion que je sentis quelqu’un m’observer. Mes yeux vinrent donc fixer cette fameuse personne qui faisait de même. Tiens donc, monsieur informatique. Ce dernier s’approcha de moi lentement avant de prendre place à mes côtés.

-Bonjour, tu viens ici t'entrainer tous les jours ?

Je le regarde, interrogée. Je pensais qu’il allait me mettre une colle car j’avais loupé le dernier cours, mais enfaite, il me pose juste cette simple question. J’esquisse un petit rire avant de lui répondre d’une voix calme et amicale.

-Non, pas tous les jours, je préfère m’entrainer sur des vraies personnes.

Une réplique visant à l’intimider bien évidemment. Enfin, peut-être qu’elle n’était pas si fausse…Bref, je me lève de mon banc, sourire au visage, puis je propose sur le même ton.

-Ça vous dit un combat contre moi ?

Je ne sais pas s’il connaissait mon prénom, car il doit en avoir bien des élèves et c’est certainement impossible de retenir tout leur prénom. Bref, le principal pour moi, c’est que je connais l’identité de mon adversaire, alors ça me va. Il restait simplement à savoir s’il allait accepter mon défi. Une autre petite réplique pour la route ?

-Si vous ne voulez pas, on peut toujours aller jouer à la barbie…

Oui, c’était un gros foutage de gueule et c’était juste histoire de le provoquer et qu’il accepte mon combat. Ça fait beaucoup trop longtemps qu’il n’y a pas eu de castagne ! Quoi que là, ça sera un combat sans trop de sang, etc. C’est un prof tout de même.

Suite à ma question j'eus droit à un regard des plus interrogateurs, l'aurais-je surprise ?
Aussi quelle idée de venir faire ami-ami avec les élèves dans ce genre d'établissement, qu'est-ce qui me prends ces derniers temps ?
La fille, visiblement essoufflée après un lourd entrainement, avait déjà bien entamée sa bouteille, je n'aurais peut-être pas dû la déranger, elle doit surement suivre un entrainement intensif.
Cependant je la vis sourire, et n'ayant le temps d'y trouver une explication elle me répondit:

"Non, pas tous les jours, je préfère m'entraîner sur des vraies personnes."

Je ne compris pas tout de suite, de quoi voulait-elle parler exactement, y avait-il un sous-entendu ?
Elle reprit:

"Ça vous dit un combat contre moi ? "

Je fut un peu surpris par la question, elle était maintenant debout toute souriante. Serait-ce parcequ-elle voulait juste me taper dessus ou voulait-elle vraiment combattre pour l'art du combat ?
Je venais à peine d'arriver et me voila déjà embarqué dans je ne sais quoi encore. Mais mes préjugés sur ce genre de personnes ne devrait pas prendre le dessus, hormis le fait qu'elle ait atterri dans cet établissement, cette jeune fille ne m'a absolument rien fait, elle est même fort agréable. Je devrais me laisser aller pour une fois, maintenant que j'en ai l'occasion.
Elle dût remarquer mon air pensif.

"Si vous ne voulez pas, on peut toujours aller jouer à la barbie... "

Mais ... serait-ce de la provocation ? Mais je ne refuserai pas ce combat ma chère. C'est vrai que moi aussi je n'ai pas eu l'occasion de pratiquer depuis mon arrivée. Ce sera regrettable de refuser une telle invitation.
En ma levant je dis:
"Et bien, ce ne sera pas de refus. Moi aussi je préfère pratiquer le combat avec de vraies personnes"

Je commençais à me diriger vers le ring, ce ne sera qu'un combat amical. Il n'y a aucun risque que je me fasse tuer dans l'enceinte du campus. Mais quel parano je fais:

"Je n'ai pas eu le temps de m'échauffer, je propose de commencer par quelque chose de tranquille" lui dis-je en chemin, pensant à tout ce qu'il pourrait m'arriver une fois dedans.

Mais j'étais fort enthousiaste, enfin quelque chose d'amusant à faire ici. Tout ce temps passé dans ces salles de cours à apprendre des choses que les élèves ne comprenaient pas m'avaient faits oublier cette sensation, la sensation que j'avais lorsque je m'entraînais au combat, lorsque l'adrénaline monte et que tout ce qui compte est de prendre le dessus sur l'adversaire, le faire se sentir inférieur et le mettre K.O.
Toutefois je ne devais pas m'emporter, car aujourd'hui mon adversaire ne mérite pas la mort, ce n'est qu'un entrainement comme un autre, voilà tout.
Après avoir laissé là mes affaires, attrapés les gants accrochés aux cordes, je suis monté et me tournant vers la jeune fille j'ajoutais avec enthousiasme:

"Bon alors, c'est quand tu veux"

Le voilà qui se lève. Allait-il accepter mon invitation ?

-Et bien, ce ne sera pas de refus. Moi aussi je préfère pratiquer le combat avec de vraies personnes.

-Parfait monsieur informatique !

Je suivis donc le prof jusqu’au ring, commençant à faire quelques étirements, histoire de ne pas me fouler une quelconque partie du corps.

-Je n'ai pas eu le temps de m'échauffer, je propose de commencer par quelque chose de tranquille.

- Ça me va !

L’adulte semblait avoir le même enthousiasme que moi à l’idée d’un combat au corps à corps. Un sourire remplit de joie et d’excitation ne semblait vouloir quitter mes lèvres. Continuant mes étirements en attendant la venue de mon adversaire, je termine par mettre les gants de boxe qui étaient sagement accrochés aux cordes du ring. Après quelques courtes minutes, Igor me faisait enfin face.

-Bon alors, c'est quand tu veux.

Mon sourire était encore présent suite à ses mots. Puis après une grande inspiration de ma part, je fermai les yeux. Concentration, calme, silence, je faisais le vide en moi, c’était une habitude maintenant. Je ne suis pas le genre de personne à rigoler, à jubiler en cognant mon adversaire. Non, moi je ne laisse paraitre qu’un visage froid, une attitude glaciale qui laisse place à une grande concentration. Bien entendu, ça ne veut absolument pas dire que je ne m’amuse pas en combattant, mais disons simplement que je ne prends jamais la chose à la légère. Mon sourire disparut soudainement et deux mots se firent entendre.

-C’est parti !

Normalement, je préfère laisser mon adversaire porter les premiers coups, histoire de voir quelles sont les capacités de ce dernier. Mais là, il n’avait pas l’air de vouloir commencer le combat, alors c’était à moi de le faire. Un déplacement rapide en direction du prof d’informatique, puis une droite de la même vitesse en direction de son visage. Sa joue venait d’être touchée avec une force plus ou moins restreinte. Non monsieur, je ne montre jamais ma vraie force au début. Je préfère laisser croire à la cible que ma force est limitée, voir médiocre. Là, je lui ai juste montré la vitesse dont je pouvais faire preuve. Etant plutôt petite, même si je déteste me l’avouer, j’ai trouvé plus judicieux de concentrer mes entrainements à favoriser ma vitesse aux autres capacités. Reculant de quelques pas en maintenant ma garde, le visage n’émanant aucune expression, je pris la parole.

-Bon, c’est quand vous voulez pour répliquer m’sieur informatique !

HRP: